vendredi, janvier 09, 2009
Travail et maternité
Je dois avouer que les commentaires suscités en france par le retour extrêmement rapide de Rachida Dati au travail me laissent un drôle de goût. Certes, il y a matière à critiquer, mais j'ai l'impression que beaucoup de françaises n'ont pas conscience de la chance qu'elles ont de simplement pouvoir retourner travailler après avoir eu un ou des enfants.
On me dira qu'il n'est pas facile de trouver une solution de garde, que ca coûte cher, etc.
Soit.
Mais ce n'est rien en comparaison du parcours du combattant qui attend les mamans allemandes qui voudraient, Ô sacrilège, travailler comme tout le monde. Je passe sur les regards désaprobateurs, j'en ai finalement rencontré très peu (peut-être parce que je suis tellement sûre de mon choix que peu ont osé, ou alors je ne les ai pas vus, ce qui revient au même). Les plus hardis ont tenté un "pas avant qu'ils aient un an quand même? C'est la première année qui est la plus importante!" qui m'a juste laissée perplexe. Mes souvenirs les plus anciens remontent à mes trois ou quatre ans, comment la première année peut-elle être si importante? Après, j'ai compris… Compris ce que "s'éveiller" veut dire, compris le miracle qui s'accompli durant cette première année (et les suivantes d'ailleurs) mais pourtant, si je devais recommencer, je ne ferais pas autrement.
Non, ce qui me laisse un goût amer, c'est cette impression quand je regarde en france qu'ici, j'en ai pris pour perpet'. Comment faire quand il n'y a de places en crèche que pour 7% des enfants*? Comment faire quand la majorité des nounous encore libres demande 6 euros de l'heure par enfant, n'accepte que les enfants de plus d'un an et pas après 13 ou 14h? Comment faire ensuite quand il n'y a aucune garantie d'avoir une place -payante!- en maternelle? Comment faire enfin quand, après 6 ans de galère, les enfants rentrent encore et toujours de l'école -enfin gratuite- à 13h pour manger à la maison?
Et pourtant je trouve que, pour un enfant, Munich est le coin idéal pour grandir, alors je continue le parcours du combattant. Pour l'instant, on a eu de la chance. On a trouvé "un" nounou quasiment sans chercher, alors que les enfants n'avaient que 3 semaines. Après m'être fait pas mal de soucis pendant la grossesse, j'ai donc pu profiter de mon congé de maternité sans arrière-pensée. On a eu de la chance, mais pas que… Je n'aurais pas voulu d'un nounou homme, on chercherait peut-être encore (on vient juste de me proposer les si convoitées places en crèche, 2 ans après qu'on se soit inscrit sur la liste d'attente, pour les 10 autres crèches - oui, on a ratissé large - j'attends toujours…). Je n'aurais pas un bon salaire, j'aurais très certainement eu plus d'argent à la fin du mois en restant à la maison. Car ici on aide généreusement les mamans qui ne travaillent pas la première année, tant mieux pour elles, pendant qu'on taxe lourdement celles qui aident à gonfler le PIB, payer les retraites et faire travailler les nounous (elles aussi dûment taxées à leur tour, bien entendu).
Et avec 2009 qui démarre, je commence à sentir soudre une nouvelle inquiétude: quid de la maternelle? Pas de liste d'attente pour les maternelles du public, on ne saura donc qu'en mars 2010, pour septembre. Il y a bien des maternelles privées mais les chances d'y avoir une place ne me paraissent pas meilleures, pour une qualité et un confort bien moindre que dans le public pour ce que j'en ai vu.
Je me fais peut-être du soucis pour rien, comme lorsque j'étais enceinte, qui sait? Mais les francaises, elles, n'ont même pas à se poser la question.
* pour revenir un peu sur les chiffres, voici deux liens très intéressants [1, 2]. En gros, la ville de paris couvrait en 2006, tous moyens de garde confondus, 66% des besoins en matière de garde d'enfants de moins de 3 ans, contre 26% pour la ville de munich en 2008. Si on regarde les besoins couverts par les crèches publiques seulement on passe, d'après mes informations à 43% à Paris contre 7,4% à Munich. Quand on pense en plus que cette comparaison est doublement à l'avantage de Munich (les parisiens étant réputés assez mal lotis en terme de solutions de garde par rapport à la moyenne des français, et la situation s'étant sans doute un peu améliorée à Paris entre 2006 et 2008)… ça fait peur non?
lundi, janvier 05, 2009
Bonne année
Un nouvel an à Munich, le deuxième pour nous, ca peut surprendre la première fois.
Habituée des explosifs réveillons romains et leur cortège d'accidentés, déjà impressionnants pour une petite française, je ne m'étais jamais imaginé que les allemands, si calmes à l'ordinaire, pouvaient les battre à plate couture. Un peu avant minuit, et encore longtemps après, ce sont d'innombrables pétards et fusées qui éclatent dans l'anarchie la plus totale, provoquant un boucan du tonnerre, même dans les rues les plus calmes. Enfants et adultes s'en donnent à coeur joie car il faudra attendre un an pour avoir le droit de recommencer, la vente et l'utilisation de ces gros feux d'artifice étant très réglementée (je me demande même si en france, elle n'est pas tout bonnement interdite au grand public ; je n'ai encore jamais rien vu de si dangereux en vente libre).
C'est un beau spectacle pour commencer l'année même si une fois dans la rue, près du centre-ville, je n'en menais pas large (mes yeux éblouis on bien vu ici ou là quelques fusées passer à l'horizontale...).
mercredi, septembre 24, 2008
La Bionade, une success story allemande
Depuis quelques temps, on la trouve partout: en cocktails dans les bars à la mode (il paraît, moi j'y vais plus), même mon coiffeur s'y est mis!
Je ne vais pas prétendre l'avoir découverte avant tout le monde, mais quand même, c'était avant la déferlante à laquelle on assiste aujourd'hui. Du coup j'ai cherché à en savoir un peu plus.
Oui, car moi, je me ruine en Bionade juste parce que j'aime bien le nom, c'est tout (et aussi parce que c'est bon, quand même). Ca fait un peu bio, un peu haute technologie, tout en ayant un petit air rétro. Bref, absolument rien à voir avec la limonade, ca se voit tout de suite, pas besoin d'en savoir plus.
Donc en cherchant un peu plus, surprise! Il semblerait que ce soit vraiment différent de la limonade. La Bionade a été inventée il y a 10 ans, dans une petite brasserie bavaroise au bord de la faillite. Au départ, ça commence comme pour la bière: de l'eau, du malt et des bactéries pour la fermentation. Mais la trouvaille, c'est une bactérie spéciale qui ne va pas produire de l'alcool comme pour la bière mais un composé sucré (enfin, c'est ce que j'ai compris, plus d'explications ici ). Le marketing joue beaucoup sur le bio, et notamment sur le fait que ce soit moins sucré que d'autres boissons célèbres. Et ça marche!
Mais même si la Bionade, forte de son succès s'apprête maintenant à envahir le reste du monde, tout n'est pas rose pour la potion magique bavaroise. Outre les copies qui fleurissent un peu partout, la revue Ökotest, toute puissante en allemagne, a récemment porté un sérieux coup à sa réputation en lui accordant seulement la note passable en comparaison avec d'autres limonades bio (détails ici).
Libellés : on s'en fout, slow day at work?